L’actuel territoire de Cruseilles connut par la suite les différentes invasions qui sévirent dans toutes les Alpes :
- les Allobroges vers le Ve siècle av. J.-C.,
- les Romains au IIe siècle av. J.-C.,
- les Burgondes en 443,
- les Goths en 534,
- les Francs en 536
- et à nouveau les Burgondes en 888.
Quelques traces de la présence successive de ces différents peuples ont été retrouvées dans la commune :
des sites religieux élevés par les Allobroges, des pièces de monnaies romaines, des tombes burgondes recelant des ceinturons et des bijoux, ainsi que des noms de lieux, tels que « les Goths » qui rappelle la présence de ce peuple près de l’actuel pont de la Caille.
L’histoire de la Seigneurie de Cruseilles est intiment liée à l’histoire du comté de Genève.
Les premières franchises de Cruseilles sont signées le 7 mai 1282 par Gui, évêque de Langres, Seigneur de Cruseilles, par Robert, évêque de Genève, et par Amédée, Comte de Savoie. Elles ont pour principe « tout homme qui vient, qui est ou qui demeure dans la ville de Cruseilles et qui y a fait une libre résidence, est franc. En conséquence, il peut donner et vendre à qui bon lui semble tout ce qu’il a acquis et pourra acquérir ».
En 1801, Cruseilles est attaché au canton de Saint Julien. Par le traité de Turin signé le 24 mars 1860, la Savoie est cédée à la France. La population est appelée aux urnes, les Cruseilliens plébiscitent leur «rattachement» à la France (465 inscrits, votants 455, 1 bulletin non et 454 bulletins oui). Le 20 décembre 1860 le canton de Cruseilles est formé.
De cette période à nos jours, Cruseilles, bourg agricole attaché à ses traditions, voit sa population évoluer. Les paysans du centre du village disparaissent peu à peu et laissent place à une population dont les activités se diversifient.
- Panneau n°1 – Cruseilles d’hier à aujourd’hui
- Panneau n°2 – L’Hôtel de Ville
- Panneau n°3 – L’Eglise Saint-Maurice
- Panneau n°4 – Rue de la Charrière
- Panneau n°5 – La Maison de Fésigny
- Panneau n°6 – Le quartier ancien du Corbet
- Panneau n°7 – La chapelle Sainte Agathe
- Panneau n°8 – La Maison forte de Pointverre
- Panneau n°9 – Le site du château de comtal de Cruseilles
- Panneau n°10 – Le pélerinage des Coudrets
Cruseilles, d’où vient son nom ?
Selon nos archives, nous connaissons deux versions :
- Il viendrait de CURSILLIUS, nom d’une famille noble du moyen âge qui aurait fait partie de la noblesse primitive savoyarde ou qui aurait acquis sa noblesse par acquisition de domaines réputés nobles. Dans les premiers temps du régime féodal, les seigneurs n’avaient, comme le commun du peuple, que des noms individuels auxquels ils ajoutaient le nom de leur résidence ou de leur fief. C’est ainsi que nous trouvons en 1113, Guillaume de Cruseilles, témoin d’une donation faite par le seigneur de Mont Falcon aux religieux d’Aulps.
- Selon d’autres, Cruseilles viendrait de CRUSILLIA, c’est à dire “croisille”, “croisée”, “croisette”, et ce nom aurait été employé pour désigner la croisée des chemins qui se produisait dans ce pays. L’opinion de cette version semble confirmée par les armoiries de la ville. Avec sa coquille de pèlerin en abîme et ses cinq étoiles en chef, ne dirait-on pas un voyageur arrivant au carrefour des cinq routes qui conduisaient alors et qui conduisent encore (carrefour de la grand-rue) en France par Frangy, en Savoie par Annecy, en Suisse par Genève, en Chablais par Annemasse et en Faucigny par la Roche. Cette étymologique semble d’autre part appuyée par des documents.
- Il existe une autre piste d’explication selon Madame Josette BUZARÉ (historienne locale) : le mot Cruseilles désignerait un « creux », dérivé diminutif de Cru, comme Crusey, Crusus, Cruzilles. Les Cruseilles correspondent à une zone caractérisée par des dépressions qui proviennent de failles géologiques et l’on sait que Cruseilles est située dans une zone de faille géologique (comme la faille du Vuache). D’autre part une petite lampe à huile est nommée en patois (comme dans le Brionnais) « cruju » (prononcé à Cruseilles KRWAIZU), cela a plus à voir avec un petit creux pour recevoir l’huile qu’avec une croix.
En Suisse romande, le craisu qui désigne lui aussi une lampe à huile, signifie creux et a donné creuset. Croisette, en Suisse, ne vient pas de croix mais de crosa-creux également. Par ailleurs, cruisille en vaudois signifie conque, et cruise dans le Berry signifie coquille… .
Est-ce là l’origine de la coquille figurant sur les armoiries de la ville ? La thèse de la coquille de pèlerin n’est pas étayée par la présence d’un chemin de pèlerinage passant par Cruseilles. La voie officielle de Compostelle depuis Genève passe par Compesières, Beaumont, la Chartreuse de Pomier, ne franchit pas le Mont Sion et se dirige vers Frangy. Mais tous les chemins, au Moyen-âge ne mènent-ils pas à Compostelle ?
Pendant longtemps, presque jusqu’à la Révolution Française, on écrivit CRUSILLIE. Cette explication cependant ne semble pas répondre au patois. Il est vrai qu’à l’époque, des transpositions de consonnes étaient effectuées régulièrement. Notre population rurale a dû de bonne heure prononcer COURZELLES au lieu de CROUZELLES plus dur et moins élégant.
De nos jours, la population a le choix entre CRUSEILLES et CORZLIE en patois.
Ainsi laissons planer l’origine de ce nom, sur cette croisée des chemins, pour que l’ombre du mystère subsiste sur cette belle histoire.
Histoire des Ponts et des Bains de la Caille
Madame Josette BUZARÉ (propriétaire des droits d’auteur) a retracé l’histoire des Ponts et des Bains de la Caille a travers un document concis et illustré. Vous pourrez en prendre connaissance en cliquant ici
Au Moyen Age …
Au Moyen Age, la commune de Cruseilles comprenait tout le territoire compris entre l’arête méridionale du Salève, la rivière des Usses et le petit ruisseau de Saint-Martin.
La rente féodale était due et payée par tous les villages qui se trouvaient entre ces deux cours d’eau. Ce vaste domaine était la propriété des Comtes de Genève qui avaient à leur disposition, au milieu du bourg, un château féodal et plus tard, au sommet de la colline du Corbet, un château fort qu’ils firent édifier en face du défilé pour défendre ce passage important contre les incursions ennemies.
Ses armoiries
Elles sont de gueule à une coquille d’or en abyme, couleur jaune sur fond rouge, le tout orné de cinq étoiles. Elles portent en exergue une devise “Semper Prospera” – “Toujours Prospère”.
Selon certaines sources, la Coquille Saint Jacques représente l’emblème des pèlerins de St Jacques de Compostelle, les cinq étoiles sont le symbole de la croisée des cinq routes qui relient : la Savoie via A nnecy, la France via Frangy, la Suisse via Genève, le Chablais via Annemasse direction Vovray en Bornes, le Faucigny via la Roche sur Foron.